C’est une phrase qu’on a tous entendue. Qu’on a parfois dite aussi, parfois avec conviction, parfois avec un pincement au cœur.
« Je te souhaite le meilleur », ça sonne bien. Mais quand on gratte un peu… Est-ce qu’on le pense vraiment ? Est-ce qu’on peut le dire sans amertume, sans ironie, sans cette petite voix intérieure qui hurle « mais pas avec elle, pas avec lui, pas sans moi » ?
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Moi, j’ai 37 ans. Je suis célibataire. Et comme beaucoup de femmes à ce stade de la vie, j’ai accumulé des histoires. De belles, de bancales, de longues, de trop courtes. Et un jour, il a fallu le dire : « je te souhaite le meilleur ». Pas parce que je n’aimais plus. Mais parce que rester aurait fait mal. Parce que ce n’était plus juste. Parce qu’on avait cessé de se reconnaître.
Dire cette phrase sans se trahir
Au début, je n’y arrivais pas. Je bloquais. Parce que souhaiter le meilleur à quelqu’un qui m’a brisée, c’était presque me nier. Me renier.
Et puis j’ai compris que cette phrase, ce n’est pas un cadeau qu’on fait à l’autre. C’est un cadeau qu’on se fait à soi.
La sincérité ne vient pas tout de suite. Elle arrive avec le temps, avec la digestion émotionnelle, avec le recul. Elle arrive quand on n’est plus dans la douleur immédiate, quand on commence à voir clair. Quand l’amour n’est plus une obsession, mais une trace.
Je ne dis pas que c’est facile. Surtout quand il y a eu des zones grises, des ruptures pas nettes, des fins floues. Quand l’autre nous ignore, qu’il joue au silence, qu’on ne comprend pas ce qu’il ressent.
Si vous êtes dans cette situation, je vous recommande cet article : Que ressent un homme quand on l’ignore ? – il m’a beaucoup aidée à comprendre ce jeu de distance et de fuite.
Le piège du « je te souhaite le pire »
On ne le dit jamais comme ça, bien sûr. Mais parfois, on le pense un peu, même brièvement.
Quand il s’affiche heureux avec quelqu’un d’autre deux semaines après notre rupture.
Quand il raconte à qui veut l’entendre que « c’est mieux comme ça ».
Quand il ne répond plus à nos messages, ou pire : quand il répond, mais froidement, poliment, comme à une inconnue.
Alors oui, pendant quelques jours, on rêve que ça se passe mal pour lui. On espère qu’il regrette. Qu’il pense à nous. Qu’il souffre, même un peu.
Mais très vite, on se rend compte que ce vœu-là ne nous fait pas avancer. Il nous enchaîne. Il nous garde dans l’histoire, alors que tout en nous crie qu’il faut en sortir.
Dire « je te souhaite le meilleur » pour se libérer
Quand j’ai fini par le dire, vraiment, profondément, je l’ai fait pour moi. Parce que je ne voulais plus être cette version de moi-même coincée dans la colère, dans l’attente, dans le vide.
J’ai repensé à cette fois où je culpabilisais de lui avoir fait du mal. Parce que oui, c’est moi qui suis partie. Je n’en pouvais plus de faire semblant, de porter la relation à bout de bras. Et je portais cette culpabilité comme un poids. Si vous vous sentez comme ça, je vous invite à lire ceci : Je culpabilise de lui avoir fait du mal : que faire ?. C’est important de se pardonner à soi aussi.
En disant « je te souhaite le meilleur », j’ai tiré un trait, mais sans haine. J’ai fermé la porte avec douceur. Et quelque part, j’ai repris le pouvoir.
Est-ce qu’on peut souhaiter le meilleur à quelqu’un qu’on aime encore ?
C’est la vraie question. Et ma réponse est oui… mais pas tout de suite.
Il faut un temps pour pleurer, un temps pour en vouloir, un temps pour crier.
Mais ensuite vient le temps du lâcher-prise. Celui où l’amour ne fait plus mal. Où l’on peut aimer quelqu’un sans vouloir qu’il revienne. Sans vouloir qu’il change.
Juste aimer. Et puis s’en aller.
Et puis parfois, on se rend compte que non, on ne quitte pas quelqu’un pour quelqu’un d’autre. On quitte parce qu’on en a besoin, même si personne ne nous attend. Cet article l’explique bien : On ne quitte pas quelqu’un pour quelqu’un d’autre. Il m’a aidée à assumer ma décision sans culpabiliser.
En résumé : comment le dire sincèrement ?
Attends d’être prête : Ne le dis pas si c’est encore trop douloureux.
Écris-le avant de le dire : Ça aide à clarifier ce qu’on ressent.
Ne le dis pas pour l’autre : Dis-le pour toi, pour pouvoir avancer.
Laisse tomber les faux espoirs : « Je te souhaite le meilleur » ne doit pas cacher un « Reviens-moi ».
Rappelle-toi que c’est une forme de dignité : Souhaiter le meilleur à quelqu’un, c’est sortir du rôle de victime.
Je ne suis pas devenue une experte en ruptures. Mais j’ai appris à me respecter dans la séparation, à dire au revoir sans me trahir.
Et aujourd’hui, quand je dis « Je te souhaite le meilleur », je le pense vraiment. Pas parce que je ne ressens plus rien. Mais parce que j’ai choisi de ne plus souffrir pour quelqu’un qui ne m’aime plus comme il faut.
Et ça, c’est le vrai début d’un nouveau chapitre. Le mien. Le vôtre peut-être aussi.