On ne quitte pas quelqu’un pour quelqu’un d’autre !

comment savoir si quelqu'un rêve de nous

« Je ne l’ai pas quitté pour elle. »
Combien de fois as-tu entendu cette phrase ? Peut-être même que tu l’as dite ou reçue. Cette idée qu’on ne quitte jamais vraiment pour quelqu’un d’autre mais à cause de quelque chose en soi, ou dans la relation, revient souvent. Et pourtant, quand on est de l’autre côté — celui ou celle qui est quitté —, cette explication sonne creux. Alors, qu’en est-il vraiment ?

Est-ce qu’on quitte pour quelqu’un d’autre ? Est-ce que c’est juste un catalyseur ? Ou est-ce qu’on cherche à se déculpabiliser ? Ce sujet, à la croisée des émotions, du couple et de l’introspection, mérite d’être traité avec honnêteté.


Une rupture ne tombe jamais de nulle part

On a souvent l’impression qu’un jour, tout bascule. Que la personne en face change brutalement. Mais dans la grande majorité des cas, une rupture est un processus lent, souterrain, silencieux.

Si quelqu’un est prêt à partir pour une autre personne, ce n’est pas seulement parce que cette autre est séduisante, disponible ou nouvelle. C’est surtout parce que quelque chose, dans la relation actuelle, ne fonctionne plus — ou ne nourrit plus.

C’est souvent la rencontre avec une autre qui vient révéler ce vide ou ce manque… pas forcément le créer. Ce n’est pas tant un coup de tonnerre qu’un révélateur.


Est-ce une fuite ou un vrai choix ?

Quitter quelqu’un pour quelqu’un d’autre peut être perçu comme une fuite. Une manière d’éviter l’inconfort d’une rupture classique, seul face à soi-même. On saute d’une relation à l’autre pour ne pas se retrouver seul, pour éviter le deuil affectif, pour ne pas plonger dans l’inconnu.

Mais est-ce toujours le cas ? Pas nécessairement. Il arrive qu’une nouvelle rencontre bouscule profondément, et pousse à revoir ses priorités. Mais dans ces cas-là, la rupture ne se fait pas par lâcheté ou égoïsme, elle se fait parce qu’un besoin profond de vérité s’impose.

👉 Si tu es dans cette position ambiguë, cet article peut t’aider à creuser : Je culpabilise de lui avoir fait du mal : que faire ?


Ce qu’on fuit souvent, ce n’est pas l’autre… c’est soi

Partir pour une autre personne, c’est souvent un raccourci vers une promesse : celle d’une vie plus légère, plus excitante, plus connectée. Mais c’est aussi parfois un moyen d’éviter de regarder en face les frustrations, les blessures ou les contradictions qu’on porte en soi.

Tu ne supportes plus la routine, mais est-ce la faute de ton ou ta partenaire ? Ou est-ce que toi-même, tu t’es perdu·e dans le quotidien ?
Tu n’as plus de désir, mais est-ce forcément parce que l’autre a changé ? Ou parce que tu n’oses plus exprimer tes besoins ?

La vérité, c’est qu’on ne quitte pas juste une personne.
On quitte aussi une version de soi-même dans cette relation.


Quand on est quitté : une double douleur

Être quitté pour quelqu’un d’autre, c’est douloureux. Pas seulement à cause de la rupture. Mais parce qu’on a l’impression d’avoir été remplacé·e. Comme si on n’avait pas été assez. Pas assez drôle, pas assez beau, pas assez désirable, pas assez intéressant.

Mais attention : tu n’es pas interchangeable. Si la personne part, c’est parce que quelque chose chez elle ne correspondait plus à ce que vous construisiez ensemble. Ce n’est pas toi le problème, c’est la dynamique entre vous deux.

Si tu traverses cette douleur, je t’invite à lire :
👉 Que ressent un homme quand on l’ignore ?
Parce qu’il n’y a pas que les mots : il y a les silences, les absences, et ce qu’ils disent.


Et l’amour dans tout ça ?

Peut-on aimer deux personnes en même temps ? Peut-on aimer son ou sa partenaire actuel·le tout en tombant amoureux·se de quelqu’un d’autre ? La réponse est nuancée. L’amour n’est pas une science exacte.

Ce qui est certain, c’est que l’amour ne suffit pas toujours. On peut aimer quelqu’un et ne plus être capable de construire avec lui ou elle. Et on peut ressentir une forme d’amour envers une nouvelle personne qui vient réveiller des parties de nous qu’on croyait endormies.

👉 Ce sujet est d’ailleurs exploré ici : Peut-on aimer et tromper sans regret ?


Tableau : Ce qu’on quitte vraiment

Ce qu’on pense quitterCe qu’on quitte réellement
Une personneUne dynamique relationnelle
Une routineUn confort devenu insupportable
Une relation sans passionUn cadre dans lequel on ne se sent plus aligné
Des disputes fréquentesUn besoin d’évolution qui n’a pas été exprimé
Quelqu’un de « bien », mais « trop lisse »Une image de soi étouffée dans la relation
Une relation « qui ne pose pas de problème »Le manque d’intensité ou d’expression émotionnelle

Le rôle de la culpabilité

Quand on quitte quelqu’un pour quelqu’un d’autre, la culpabilité est rarement absente. Même si on est sûr de son choix, il reste une part de malaise : celle de faire du mal, d’avoir trahi une forme de loyauté, d’avoir cassé quelque chose.

Et pourtant, culpabiliser ne sert à rien si cela t’empêche d’assumer ta décision. Tu peux avoir fait souffrir sans être une mauvaise personne. Tu peux être sincère tout en brisant un cœur. C’est le paradoxe humain.

L’important, c’est d’en faire quelque chose : grandir, réparer ce que tu peux, et te transformer.


On ne quitte pas pour quelqu’un d’autre… mais on reste rarement sans raison

En réalité, la phrase “on ne quitte pas pour quelqu’un d’autre” est souvent vraie. Mais elle masque une autre vérité, plus inconfortable :
on ne quitte pas sans avoir projeté une autre possibilité. Une vie, une liberté, un renouveau, une personne.

Ce n’est pas nécessairement de la lâcheté. C’est souvent le signe que quelque chose devait évoluer depuis longtemps… mais qu’on n’a pas su écouter.


Faut-il rester pour ne pas faire de mal ?

Certaines personnes restent dans une relation par loyauté. Par peur de blesser. Par habitude. Mais rester alors que l’on est déjà ailleurs émotionnellement, c’est aussi une forme de trahison.

Faire semblant d’aimer, continuer sans y croire, ce n’est pas de la bonté. C’est de l’évitement. C’est du contrôle. Et c’est profondément injuste pour l’autre, qui mérite aussi une relation vraie.

Alors si tu sens que tu es au bord du départ, pose-toi une seule question : Suis-je encore ici par amour, ou par peur ?


En conclusion

Non, on ne quitte pas juste pour quelqu’un d’autre.
Mais on ne quitte pas non plus sans raison. Une relation se termine rarement à cause d’un tiers. Elle se termine parce que quelque chose, en amont, s’est fissuré.

Alors, si tu es quitté·e, ne t’en rends pas responsable.
Et si tu es celui ou celle qui part, sois honnête, autant que possible.

Parce qu’au fond, ce qu’on doit à l’autre, c’est la vérité. Même si elle fait mal. Même si elle dérange. C’est la seule chose qui permette un jour de se relever, des deux côtés.

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