Les statines font parler d’elles. À la fois saluées pour leur rôle dans la prévention des maladies cardiovasculaires et critiquées pour leurs effets secondaires, elles cristallisent beaucoup de débats. Et avec ça, tu tombes parfois sur des titres du genre : « La liste des statines dangereuses ». De quoi semer la confusion.
Sommaire
Alors aujourd’hui, on va remettre un peu d’ordre dans tout ça. On va parler des statines, des effets à surveiller, et de ce qu’il faut comprendre — sans paniquer, mais sans fermer les yeux non plus. C’est un sujet sérieux, mais il mérite d’être abordé avec nuance et bon sens.
À quoi servent les statines, concrètement ?
Les statines sont des médicaments conçus pour réduire le taux de LDL, le « mauvais » cholestérol. Trop de LDL peut favoriser les plaques dans les artères, ce qui augmente les risques d’infarctus ou d’AVC. Les statines agissent en freinant une enzyme impliquée dans la production de cholestérol par le foie.
Elles sont donc prescrites :
soit après un événement cardiovasculaire (prévention secondaire),
soit en prévention, si le risque est élevé (prévention primaire).
Efficaces dans bien des cas, elles ne sont pas sans effets secondaires. Et c’est souvent ce point qui déclenche les inquiétudes.
Pourquoi cette fameuse « liste des statines dangereuses » circule-t-elle autant ?
Dès qu’on touche à un traitement largement prescrit, les rumeurs vont bon train. Certains blogs ou vidéos mettent en avant des listes prétendument officielles de statines à éviter. En réalité, aucune autorité de santé ne publie de “liste noire” des statines.
Mais toutes les statines ne sont pas identiques. Certaines sont plus puissantes, d’autres mieux tolérées selon les profils. Voici les principales utilisées aujourd’hui :
Simvastatine (Zocor)
Atorvastatine (Tahor, Lipitor)
Rosuvastatine (Crestor)
Pravastatine (Elisor)
Fluvastatine (Lescol)
Pitavastatine (Livalo)
Par exemple, la simvastatine à forte dose (80 mg) a été pointée du doigt il y a quelques années en raison d’un risque accru de douleurs musculaires. Depuis, elle est beaucoup moins prescrite à cette posologie.
Effets secondaires : que faut-il vraiment surveiller ?
Le plus souvent évoqué, c’est la douleur musculaire. Certaines personnes ressentent une gêne, une fatigue musculaire, voire des crampes. Dans de très rares cas, cela peut aller jusqu’à une complication sérieuse appelée rhabdomyolyse. Mais ces cas sont exceptionnels.
D’autres effets, plus rares :
troubles digestifs,
fatigue persistante,
légère confusion ou perte de mémoire,
augmentation légère du risque de diabète chez certaines personnes.
La bonne nouvelle ? Dans la plupart des cas, ces effets sont réversibles dès qu’on adapte la dose ou qu’on change de statine. Il ne faut pas rester dans l’inconfort, mais en parler avec son médecin.
Peut-on remplacer une statine si elle ne convient pas ?
Oui. Et ça arrive plus souvent qu’on ne le pense. Certaines personnes tolèrent très mal une molécule, mais très bien une autre. Si les effets sont trop gênants, le professionnel de santé peut proposer :
une statine différente (plus douce ou à demi-vie plus courte),
une autre classe de médicaments comme l’ézétimibe,
ou, dans certains cas, un traitement injectable (PCSK9) pour les profils à haut risque.
Dans d’autres cas, on choisira de renforcer l’approche non médicamenteuse : alimentation, activité physique, arrêt du tabac. Ce n’est pas une “solution miracle”, mais parfois suffisant pour des profils à risque modéré.
Ne jamais arrêter seul
C’est la règle numéro un. Tu lis peut-être ceci parce que tu t’inquiètes pour toi ou un proche. Mais même si tu retrouves ta statine dans un article alarmiste, il ne faut jamais l’arrêter sans en parler à un professionnel.
Pourquoi ? Parce que si ton médecin t’a prescrit ce traitement, c’est qu’il a évalué un bénéfice. Le retirer brutalement pourrait être bien plus risqué que de continuer, même en cas d’inconfort.
La bonne démarche : exprimer tes doutes, décrire les effets secondaires que tu ressens, poser tes questions. Le traitement peut alors être ajusté, changé, ou reconsidéré, mais dans un cadre sécurisé.
Et si tu n’as aucun symptôme ?
Si tu prends une statine depuis longtemps et que tout va bien, tant mieux ! Tu fais partie de ceux qui la tolèrent bien. Il n’y a alors aucune raison de s’alarmer. Ce qui compte, c’est le suivi régulier (prise de sang, surveillance hépatique, échanges avec le médecin).
Il est tentant de remettre en question un traitement “par principe” ou parce qu’on a lu quelque chose en ligne. Mais tant que tout se passe bien, inutile de tout bouleverser.
Ce qu’on retient sur cette fameuse “liste des statines dangereuses”
Oui, certaines statines posent plus de problèmes que d’autres à forte dose, surtout en cas de polythérapie ou chez les personnes âgées. Mais aucune n’est classée comme “dangereuse” au sens strict du terme par les autorités médicales.
L’important, ce n’est pas de fuir tous les médicaments, mais de les surveiller, de les questionner, de les adapter. La statine peut être un allié précieux, à condition d’être bien dosée, bien suivie, et bien comprise.