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Certaines pensées font peur rien que de les formuler.
“Je ne supporte plus ma vie de maman.”
“Je regrette d’avoir eu un enfant.”
“Je n’en peux plus, je rêve de tout quitter.”
Si tu es en train de lire ces lignes, c’est probablement que tu as osé poser ces mots, au moins dans ta tête. Et c’est déjà un pas immense. Parce que la souffrance maternelle reste encore un tabou, un non-dit social qui isole bien trop de femmes.
Dans cet article, tu trouveras des pistes concrètes, bienveillantes et déculpabilisantes, pour comprendre ce que tu ressens, identifier tes vrais besoins, et poser les premiers gestes pour t’en sortir. Non, tu n’es pas une mauvaise mère. Et oui, il est possible de retrouver une forme d’équilibre.
Quand la maternité devient trop lourde : un mal silencieux
On ne parle pas assez de ce que ressentent de nombreuses femmes derrière le rôle de “maman” :
Une fatigue extrême, physique et mentale.
Une perte de liberté, d’identité, de temps pour soi.
Une charge mentale écrasante qui ne s’arrête jamais.
Un sentiment de solitude même entourée.
Une impression de ne plus s’appartenir, de s’effacer.
Tu as peut-être idéalisé la maternité, ou au contraire, tu savais que ce serait dur… mais pas aussi dur. Et ce ras-le-bol profond peut devenir un vrai cri intérieur : “Je n’en peux plus.”
Est-ce que je fais un burn-out maternel ?
Quand ce mal-être devient chronique, il ne faut pas l’ignorer. Tu vis peut-être un burn-out parental. Ce n’est pas “juste” de la fatigue : c’est un effondrement progressif lié à une surcharge constante et à l’absence de récupération.
Voici quelques signes à surveiller :
Fatigue persistante, même après du repos.
Hypersensibilité, irritabilité, colère fréquente.
Détachement émotionnel vis-à-vis de tes enfants.
Perte d’intérêt pour ce qui te faisait du bien.
Culpabilité permanente, sentiment d’être “nulle”.
⚠️ Si tu ressens plusieurs de ces signes depuis plusieurs semaines, parle-en à un professionnel. Tu mérites d’être écoutée et aidée.
Tu as le droit de dire “je n’en peux plus”
La société attend souvent des mères qu’elles soient aimantes, disponibles, douces, organisées, épanouies… Et tout ça en même temps, sans se plaindre.
Mais soyons honnêtes : cette image est irréaliste. Être mère, c’est aussi :
Ne plus avoir d’intimité.
Être interrompue 100 fois par jour.
Porter la logistique de toute une maison.
Ne jamais pouvoir “déconnecter”.
Dire “je ne supporte plus ma vie de maman” n’est pas une trahison. C’est une alerte. Une demande de reconnaissance. Une envie de respirer. Et ça mérite d’être entendu, pas jugé.
Que faire quand on n’en peut plus ?
Pas de solution miracle, mais des micro-pivots qui peuvent changer la dynamique. Voici les premières actions possibles :
1. Reconnaître et nommer ce que tu ressens
C’est la base. Plutôt que de lutter contre le sentiment de rejet ou de ras-le-bol, accueille-le sans honte. Note ce que tu ressens dans un carnet. Parle-en à une amie de confiance, à ton partenaire, ou à une thérapeute.
2. Te créer une bulle à toi (même 10 min)
Tu n’as peut-être pas de solution immédiate pour déléguer. Mais tu peux reconquérir quelques minutes par jour :
Écouter de la musique avec des écouteurs.
T’isoler dans la salle de bain et respirer profondément.
Boire un café lentement sans sollicitations.
Écrire ce que tu ressens, sans filtre.
Ce ne sont pas des caprices. Ce sont des gestes de survie mentale.
3. Déléguer, même si “ce n’est pas bien fait”
Une des clés pour sortir du ras-le-bol, c’est d’accepter que tout ne soit pas parfait. Laisse ton conjoint gérer le repas (même s’il choisit des pâtes). Laisse les enfants ranger à leur façon. Lâche prise sur les chaussettes mal assorties. Ce qui compte, c’est que tu respires.
4. Demander de l’aide, sans culpabiliser
Une amie qui garde les enfants 1h.
Une baby-sitter ponctuelle.
Une psychologue spécialisée en parentalité.
Un groupe de parole ou une communauté de mères.
Tu n’es pas censée porter tout ça seule. Demander de l’aide, c’est prendre soin de toi (et de tes enfants, indirectement).
Revenir à toi, petit à petit
Le plus dur dans la maternité, c’est peut-être qu’on oublie qui on était avant. Ce n’est pas une perte définitive. C’est un voile temporaire. Pour te retrouver, essaie petit à petit de :
Te reconnecter à tes envies personnelles (écriture, danse, silence, nature…).
Te regarder dans le miroir autrement que comme “la mère de”.
Te parler avec douceur, pas avec critiques.
Retrouver du plaisir dans un geste gratuit, sans objectif.
Tableau récapitulatif : comment réagir quand on ne supporte plus sa vie de maman
Ressenti fréquent | Réaction possible à tester | Objectif visé |
---|---|---|
Fatigue extrême | Repos fractionné, siestes courtes autorisées | Recharger un minimum d’énergie |
Colère fréquente | Écrire, crier dans un coussin, marcher seule | Libérer la tension corporelle |
Culpabilité permanente | Parler à une amie, lire des témoignages similaires | Rompre l’isolement et relativiser |
Envie de fuir | Organiser une “pause” même courte, changer d’air | Reprendre un minimum de contrôle |
Perte de sens | Recontacter une psychologue, un groupe de parole | Retrouver du sens et du lien |
Tu es une bonne mère, même si tu ne vas pas bien
Aimer ses enfants ne signifie pas aimer chaque minute passée avec eux. Être une bonne mère ne veut pas dire être une martyre silencieuse.
Parfois, aimer ses enfants, c’est aussi s’aimer soi-même suffisamment pour dire stop, pour réclamer du soutien, pour retrouver de l’air. Ton mal-être n’est pas une honte. C’est un signal de détresse qui mérite d’être écouté.
Tu n’es pas seule. Et tu n’es pas “cassée”. Tu es humaine. Et tu fais de ton mieux dans un rôle immense.